Les premiers euros : 2001, l’année intermédiaire

Deux Etats obtiennent en 2001 une dérogation quant à leur intégration dans la zone euro prochainement formée : la Grèce et Monaco.

La Grèce souhaite obtenir l’euro en même temps que les Etats-fondateurs, mais du fait de sa situation économique et financière alors déjà désastreuse, elle ne peut raisonnablement pas obtenir l’aval des instances dirigeantes européennes. Toutefois, entre 1995 et 2000, du fait du rebond de l’économie mondiale, de l’euphorie de l’introduction prochaine de la monnaie commune, de quelques réformes que le pays met en place et surtout par la présentation de bilans et projections positifs truqués, la Grèce parvient à convaincre ses partenaires d’avoir retrouvé une réelle viabilité économique. Ainsi, elle obtient d’entrer dans la zone euro le 01 janvier 2001.

Il est à noter que sa première émission de monnaie ne s’effectue que pour l’année 2002 et porte de ce fait ce millésime sur ses toutes premières pièces.

Monaco est le troisième micro-Etat européen à accéder à l’euro après Saint-Marin et le Vatican, mais cet accès n’est pas lié aux mêmes impératifs. Saint-Marin et le Vatican sont des micro-Etats totalement enclavés de la péninsule italienne. Ils ne sont plus, certes, sous la menace directe d’une annexion unilatérale, mais restent totalement dépendants, ne serait-ce que pour leurs approvisionnements en produits et matières de première nécessité, du bon vouloir de leur puissant voisin.

Le cas de la principauté monégasque est plus complexe, car elle a déjà donné des preuves, ne serait-ce que sous la présidence de Charles de Gaulle (1959-1969), de sa volonté de ne pas subir les pressions que la France pourrait exercer. Le maintient de sa propre monnaie serait plus que jamais un signe fort de son indépendance. Son accès à la Mer Méditerranée lui permettrait de s’approvisionner par voie maritime.

Cependant, l’effort économique que cela implique est beaucoup trop exigeant pour que cela puisse se faire sur le long terme. La majorité de ses partenaires étant sur le point d’acquérir l’euro, Monaco doit suivre le mouvement, de peur de voir ses avoirs et biens entreposés, rapatriés dans leurs pays d’origine. En 1999, le Conseil européen fait un pas en avant et mandate la France pour négocier un accord monétaire avec Monaco. En 2002, la France (au nom de la C.E.) et Monaco signent une convention monétaire : la principauté de Monaco peut émettre des pièces destinées à la circulation et des pièces de collection libellées en euros, le tout à partir du 1er janvier 2002. En échange, Monaco s’engage à faire exclusivement appel à l’Hôtel de la Monnaie de Paris pour la frappe de ses pièces. De plus, elle a le droit de faire débuter sa première série pour l’année 2001.

La production des pièces en euro de Monaco n’est pas nationale ; la Monnaie de Paris frappe les pièces. Les instances de Monaco se chargent de leur mise en circulation, mais dans les faits, au vu des faibles tirages, les pièces s’échangent surtout sur le marché numismatique, à des cours bien supérieurs à leur valeur faciale.

La première série monégasque court de 2001 à 2005 inclus. Les huit pièces monégasques  présentent quatre dessins différents sur l’avers. Toutes les pièces comportent le mot MONACO. Sur tous les dessins figurent les douze étoiles de l’U.E.

Les pièces de 1, 2 et 5 centimes ont la même figure. Cette figure est celle des armoiries de la principauté de Monaco.

Les  pièces de 10, 20 et 50 centimes ont la même effigie. Cette effigie est celle du sceau de la principauté de Monaco.

La pièce de 1 euro représente les bustes du prince régnant et de son héritier, respectivement les princes Rainier III et Albert (futur Albert II).

La pièce de 2 euros représente l’effigie du prince régnant Rainier III.

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